Résumé
Un instructeur maussade d'une école préparatoire de la Nouvelle-Angleterre reste sur le campus pendant les vacances de Noël pour garder une poignée d'étudiants qui n'ont nulle part où aller. Il noue bientôt un lien improbable avec un fauteur de troubles intelligent, mais endommagé, et avec la cuisinière en chef de l'école, une femme qui vient de perdre un fils pendant la guerre du Vietnam.
Avis CinéSam (film vu le : 27/12/2023)
La bande annonce « aux accents sépia » m’avait d’abord laissé indifférent, puis intrigué. La présence de Paul Giamatti, un acteur multi-récompensé, souvent aperçu en second rôle voire en rôle tertiaire y est aussi pour quelque chose. Ici il joue un personnage principal.
Dès le début de la séance, l’ancien logo Universal est affiché au lieu de sa version moderne, nous plongeant déjà dans l’ambiance du passé. Ce qui est étrange c’est que je me suis demandé en quelle année l’action se passe précisément, car cela n’est explicitement dit qu’aux 3/4 du film environ ! Certes des indices sont donnés dans les dialogues, costumes, absence de technologie et coutumes, mais si on n’y prête pas fort attention on peut vite passer à côté. Pour info, c’est l’année 1970.
Cette période d’après-guerre du Vietnam est proposée sous forme de comédie dramatique classique, principalement d’un ton que je qualifierais de neutre, avec quelques moments amusants et d’autres dans l’émotion.
L’histoire est bien mise en scène, le rythme est correct, je n’ai pas senti de longueurs pendant les 2 heures et 13 minutes. La sortie au moment des fêtes de fin d’année est tout à fait opportune, contrairement à d’autres sorties plus étranges (comme par exemple le Manoir Hanté sorti en juillet au lieu d’Halloween…).
Les acteurs et actrices jouent magnifiquement, je ne connaissais pas Da’Vine Joy Randolph, qui pourtant a déjà une bonne carrière, elle joue tout en nuances un personnage pas si évident ; et elle m’a un peu fait penser à Octavia Spencer. Aussi le jeune Dominique Sessa, dont c’est le premier rôle au cinéma, est très convaincant. Les autres membres du casting ne sont pas en reste mais ont des rôles moindres, je ne vais pas tous les citer. La performance de Paul Giamatti dont je parlais en début de page est également excellente.
D’une certaine manière, Winter Break m’a fait penser à Breakfast Club, pour ceux·elles qui connaissent et qui auront la référence. Bien sûr les deux films sont différents mais on peut leur trouver des similitudes.
Le gros inconvénient, vu que nous sommes en 1970, est la présence du tabagisme à l’écran ; oui cela montre une facette historique pour être dans l’ambiance de cette période, mais à aucun moment je n’ai trouvé de vraie utilité à l’écran ! D’un côté on a des cigarettes, qui sont une mini-intrigue futile pour les ados, et une manière de surmonter le deuil pour un des adultes ; d’un autre côté la pipe, relativement passable car elle complète la personnalité du personnage, que l’on aurait pu affubler d’une autre habitude. Toutefois j’ai remarqué que plus le temps avançait et moins le tabagisme était montré… Je suspecte fortement une ingérence même indirecte de Big Tobacco ; je ne suis cependant pas resté jusqu’à la fin du générique pour le vérifier ; ce genre d’informations est souvent difficile à trouver / prouver.
En résumé Winter Break (The Holdovers en VO) est une bonne surprise de fin d’année, que je recommande vivement.
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