Résumé
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.
Avis CinéSam (film vu le : 19/01/2024)
Baroque et fantasmagorique, ce sont les mots qui me sont venus en premier pour qualifier le visuel de cette œuvre. On peut l’entendre dans la bande-annonce, le violon qui grince, des notes légèrement désaccordées, accompagnant bien les images parfois quelque peu dérangeantes.
Ce malaise visuel et sonore est voulu bien sûr et caractérise l’originalité de Pauvres Créatures. Je précise qu’il s’agit du premier film que je vois de ce réalisateur grec pour le moins atypique, Yorgos Lanthimos.
Ce n’est pas un film d’horreur mais il montre des choses pas toujours agréables à voir, qui contrastent avec des idées intéressantes dans une uchronie où les bâtiments et la technologie auraient évolué différemment ; à la manière d’un univers légèrement steampunk, cousin avec celui de Tim Burton. Wikipédia parle de rétrofuturisme, je pense que cela correspond assez bien. Ce style m’a évoqué l’esthétique de Big Bug (J-P Jeunet, 2022) par moments ; des décors et des costumes assez recherchés et soignés, dans une lumière particulière.
J’ai aussi pensé à la série « The Knick » (2014-2015) qui montrait les débuts de la chirurgie, avec les erreurs heureuses ou malheureuses des médecins du début du XXème siècle à New-York. En effet les expériences d’un savant un peu fou sont quelque peu similaires. Toutefois, voir des croisements d’animaux improbables (un canard qui aboie, une tête de porc sur un corps de poule,…) relève ici plutôt du comique que de l’horreur.
Car en effet il y a un ton résolument comique qui est voulu, en tout cas au second degré. Le film ne peut cependant pas être qualifié de comédie, présente seulement par petites touches.
Alors quelle catégorie ? J’ai opté pour le drame romantique, puisqu’il est question d’une histoire d’amour (et des histoires de sexe…beaucoup de scènes évoquant la sexualité sont montrées !) sur un fond qui se veut davantage dramatique. Dans les thématiques abordées, on peut également voir la liberté de la femme, la religion (le Dr Godwin Baxter est surnommé « God »…ou « Dieu » en français), les bonnes manières en société, le rapport au beau / à la laideur, etc.
Notons au passage une superbe interprétation des comédiens, aussi bien Emma Stone (Cruella, La La Land,…) que Willem Dafoe (Asteroid City, Spider-Man : No Way Home,…) et les autres rôles plus secondaires. Mark Ruffalo m’a semblé légèrement dans le surjeu, mais c’était peut-être une demande du metteur en scène.
Une particularité que l’on peut d’ailleurs apercevoir dans le trailer est l’emploi du noir et blanc, du moins dans les premières minutes…qui ne m’a pas interpellé, je l’ai remarqué assez tard. Lors du passage à la couleur, je l’ai interprété comme une sortie de quelque chose, je n’en dis pas davantage.
En résumé Pauvres Créatures est surprenant, efficace, interpellant, original…bref je ne peux que le recommander.
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