120 battements par minute

20172 h 15 min
Résumé

Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par Sean qui consume ses dernières forces dans l'action.

Métadonnées
Titre 120 battements par minute
Titre original 120 battements par minute
Réalisateur Robin Campillo
Durée 2 h 15 min
Date de sortie 23 août 2017
Pays  France
Budget $6 600 000
Recettes $7 632 420
Site officiel http://bpm.film
Détails
Média
Statut Disponible
Note Excellent
Images

Avis CinéSam (film vu le : 26/08/2017)

« 120 battements par minute » commence par une entrée en matière assez brusque, en mettant en scène une action forte des militants. Par flashbacks, nous avons ensuite droit à une analyse – explication de cette scène durant le compte-rendu d’une des réunions des militants. Le ton est donné, l’histoire va nous plonger dans une sorte de docu-fiction qui relate les actions d’Act Up-Paris, une association de militantisme contre l’indifférence des pouvoirs publics et de la population face à l’épidémie du sida.

Les personnages m’ont paru vraiment authentiques et tellement naturels qu’on oublie que ce sont des acteurs, on a l’impression de réellement regarder un reportage, par moments… d’autres passages mettent l’accent sur la fiction, dans une ambiance typiquement estampillée années 90. La musique est davantage présente (ou en tout cas on la remarque) lors des moments forts… le reste de la séance la musique ne m’a pas marqué. En sortant de la salle c’est le morceau Smalltown Boy de Bronski Beats qui reste en tête…

Quelques questions me sont venues à la sortie de la salle… et je n’ai que des réponses partielles avant de prendre connaissance d’autres critiques. Une question m’a taraudé le long du film : quel est le métier de Nathan ? Il pose la question à Sean et ils parlent des métiers des autres mais on ne parle jamais du sien. Cela ne nuit pas du tout au film, c’est juste une interrogation personnelle.

Pour la seconde question, je vais continuer comme dans les deux derniers avis, car il s’agit ici d’un aspect important de l’intrigue.

*ATTENTION spoilers ! (cliquer pour lire quand-même)
A un moment donné, Nathan aide Sean à en finir, d’un commun accord, grâce à une injection létale. Quelques minutes plus tard (quelques jours plus tard dans l’histoire), Nathan pleure après avoir couché avec un autre, mais pour quelle raison exactement ?  Est-ce à cause se son acte sur Sean, du chagrin dû à la perte de celui-ci, du sentiment de trahison envers lui ? De toutes ces raisons à la fois ? Il n’y a pas nécessairement de réponse… je me questionne…et le film laisse l’interprétation libre.

Une dernière question est celle du titre…qui n’est jamais explicité dans le film. « 120 battements par minute » désigne, selon moi, le rythme cardiaque pendant les actions des militants, puisqu’il faut une certaine dose d’adrénaline pendant ces moments ; ou alors c’est le rythme cardiaque en rapport avec une ou des phases de la maladie ? Puis en cherchant un peu sur internet, le réalisateur lui-même a donné la réponse dans une interview : « C’est un hommage à la house music qui est normalement à 124 beats par minute. A l’époque où se déroule le film, on entendait beaucoup parler de BPM pour les morceaux et les DJ mettaient le nombre de beats par minute sur les disques. Cette musique me paraissait être comme la bande originale de cette année 1992. Elle est dansante, festive et en même temps il y quelque chose d’un peu inquiet, de mélancolique. Cela rappelait aussi l’accélération cardiaque quand on rentre en action ou qu’on tombe amoureux. Cela donnait l’impression, comme le personnage de Sean, de se consumer dans l’action, de jeter ses dernières forces dans une forme de tachycardie. » (Source)
Bon je n’étais pas tellement loin de la bonne explication…

A Cannes 2017, « 120 battements par minute », outre 4 nominations, n’a pas remporté la Palme d’Or mais bien 2 prix : le Prix Fipresci – Compétition officielle et le Grand Prix, ou en quelque sorte la « Palme d’Argent » (cette appellation n’existe pas…).

En conclusion, Robin Campillo nous offre une réalisation tellement émouvante que c’en est vraiment bouleversant, il est difficile de retenir une petite larme d’émotion, je dirais même d’émotions au pluriel.

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