Résumé
Février 1974. Parce qu’elle se retrouve enceinte accidentellement, Annie, ouvrière et mère de deux enfants, rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, elle va trouver dans la bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie.
Avis CinéSam (film vu le : 16/01/2023)
La réalisatrice-actrice Blandine Lenoir livre ici un quatrième long-métrage (je n’ai pas vu les précédents…) inspiré de la réalité vécue par la société il y a plus de cinquante ans, à savoir la période précédant la législation de l’avortement en France.
Le film jouit d’une belle mise en scène, dans des couleurs un peu délavées, plongeant le.la spectateur.trice dans les années 70′. Ce choix est aussi déterminé par le côté dramatique de l’histoire, je pense, les lumières plus ou moins claires ou sombres sont déterminées par l’évolution du scénario. Lorsque la protagoniste principale commence, l’éclairage est plutôt morose, tandis qu’au fur et à mesure elle est de plus en plus mise sous une lumière solaire.
Les similitudes avec Call Jane (sorti quelques temps avant) sont flagrantes, sans pour autant plagier, au contraire ; ces deux œuvres sont complémentaires car montrent la vision française d’une part et américaine d’autre part. Dans une moindre mesure, on pense aussi à Simone, l’histoire du siècle.
Les actrices sont extraordinaires, emmenées par une Laure Calamy formidable (personnellement je l’ai découverte dans Les Cyclades). En sortant de la séance et même quelques jours plus tard, j’avais toujours en tête la chanson « Les enfants du Pirée », magnifiquement interprétée par Rosemary Standley. Cela n’a rien d’étonnant sachant que cette dernière fait partie du groupe de country-blues-rock Moriarty ! Aussi Pascale Arbillot est à l’affiche mais elle n’a pas un grand rôle, on la voit 10 minutes à l’écran…mais qu’est-ce qu’elle est « classe » !
Le casting masculin n’est pas mauvais mais est un peu en retrait, ce qui est assez normal. On y retrouve notre compatriote Damien Chapelle entre autres.
La durée de deux heures ne se ressent pas trop car l’histoire est bien rythmée, malgré quelques longueurs toutefois : j’ai notamment trouvé les scènes de vélo longuettes et n’apportant pas beaucoup au scénario.
En résumé je vous conseille vivement Annie Colère, surtout si le combat pour les droits des femmes est une thématique qui vous intéresse.
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