Résumé
Le Cardinal Lawrence est chargé de gérer ce processus confidentiel après la mort inattendue du Pape bien-aimé. Lorsque tous les dirigeants les plus puissants de l’Église Catholique sont réunis et enfermés dans le Vatican, Lawrence se retrouve au centre d’une conspiration et découvre un secret qui pourrait changer à jamais l’institution religieuse.
Avis CinéSam (film vu le : 15/12/2024)
Adapté du roman éponyme de Robert Harris, Conclave, réalisé par Edward Berger (À l’Ouest rien de nouveau), s’inscrit dans la tradition des thrillers politiques classiques. Le film plonge le spectateur au cœur du Vatican, à l’occasion de l’élection papale qui fait suite à la mort soudaine du Pape. Derrière les portes closes, intrigues, manipulations et secrets éclatent, offrant un huis clos à la fois élégant et tendu.
Dès les premières minutes, Berger impose une atmosphère feutrée et immersive. La mise en scène est soignée, les cadres impeccables : chaque plan respire une beauté froide, accentuant le poids des lieux et la solennité des débats. Cependant, cette « propreté » visuelle finit parfois par gommer l’intensité dramatique que l’on attend d’un tel récit.
Joseph Fiennes excelle dans le rôle du Cardinal Lawrence, un personnage à la fois moralement complexe et profondément humain. Il est entouré d’un casting irréprochable où chaque acteur, du cardinal austère au diplomate calculateur, livre une prestation d’une grande justesse. Le multilinguisme (entre anglais, italien, latin, espagnol,…) est omniprésent et utilisé avec intelligence, il enrichit les interactions entre les personnages et reflète les enjeux mondiaux de cette élection spirituelle.
Conclave tient en haleine par son intrigue, qui s’appuie sur un suspense bien dosé. Les rebondissements – notamment ceux liés aux secrets des cardinaux – fonctionnent, même s’ils ne surprennent jamais totalement. La trame suit une progression classique, sans grandes audaces narratives. Si l’ironie du sort qui se dégage du dénouement est indéniablement jouissive, elle reste prévisible pour ceux qui connaissent les ressorts du genre.
Le film évoque en filigrane Habemus Papam de Nanni Moretti, autre plongée au cœur du Vatican, mais là où ce dernier optait pour une approche satirique et émotive, Conclave privilégie une gravité solennelle, presque austère, parfois au détriment de son intensité émotionnelle.
Là où le film se distingue, c’est dans sa capacité à aborder des thématiques modernes – hypocrisie institutionnelle, tensions géopolitiques, et pouvoir dissimulé derrière les apparences – tout en restant fidèle à son contexte religieux. Les scènes de tabagisme me paraissent peu justifiées, ajoutant une lourdeur qui n’apporte rien.
Edward Berger livre avec Conclave une adaptation soignée et bien exécutée, mais qui ne parvient pas à transcender son matériau d’origine. Si l’esthétique et l’interprétation en font un thriller captivant à court terme, son manque de prise de risques limite l’impact à long terme.
En conclusion, c’est un bon film, porté par des acteurs excellents, qui ravira les amateurs de suspense classique.
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