Résumé
Lucien est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il quitte l'imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice. Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va découvrir les coulisses d'un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants. Une comédie humaine où tout s'achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Il va aimer, il va souffrir, et survivre à ses illusions.
Avis CinéSam (film vu le : 23/10/2021)
Ayant vu la bande-annonce une semaine avant d’aller voir ce film, je l’ai rajouté à ma liste et j’ai eu l’occasion de le voir rapidement. D’une part parce que cela s’annonçait plutôt réussi, et d’autre part parce que je n’ai jamais lu de Balzac…(bouuuh !)
Dans la salle il y avait beaucoup de monde pour une séance de début d’après-midi, le temps d’automne était pourtant ensoleillé. Plusieurs personnes n’avaient pas éteint leur téléphone, ce qui fut agaçant au début ; surtout quand l’intrigue à l’écran n’est pas contemporaine…!
Après Eiffel (M. Bourboulon) dans un Paris du début du XXe siècle, le réalisateur Xavier Giannoli (Marguerite) propose de passer quelques décennies au temps de la Restauration, un peu plus tard donc, dans le Paris du XIXe siècle. On n’est pas tellement dépaysé de passer d’un film à l’autre, bien que la tour Eiffel n’apparaît pas dans celui-ci, ou alors je ne l’ai pas remarquée.
Il s’agit bien sûr de l’adaptation de l’œuvre éponyme de Balzac (en trois tomes au total) des « Illusions perdues » (« Les Deux Poètes », « Un grand homme de province à Paris » et « Les Souffrances de l’inventeur »), et plus particulièrement du 2ème tome. Je précise à nouveau que je n’ai lu aucun de ces tomes.
Le casting franco-belge est prestigieux, avec en tête d’affiche Benjamin Voisin, mon « chouchou » depuis quelques années (Un vrai bonhomme, Été 85,…), il est parfait en Lucien de Rubempré. Á ses côtés plusieurs acteurs comme Vincent Lacoste (Première Année, Effacer l’Historique,…) que j’aime bien aussi avec son style de jeu bien à lui ; Gérard Depardieu (avec qui Benjamin Voisin a déjà joué dans Bonne Pomme) dans un petit rôle pas trop bourru, je l’ai trouvé plutôt bon ; Xavier Dolan l’acteur-réalisateur québécois, jouant parfaitement sans accent d’Outre-Atlantique et que j’ai trouvé impeccable,…
Á leurs côtés deux actrices belges : Cécile de France, deutéragoniste mais que j’ai moins appréciée, peut-être car son rôle lui demandait d’être triste ; et Salomé Dewaels, que je ne connaissais pas et que j’ai trouvé plutôt bonne. La comédienne Isabelle de Hertogh tient également un petit rôle. La plupart des scènes sont dans un acting très théâtral, pour coller à la réalité de l’époque, ce qui évidemment donne moins de naturel. Ce n’est toutefois pas gênant, on rentre assez vite dans l’histoire.
C’est une partie de la « Comédie humaine », qui s’appelle comédie par ironie sans doute car au fond il s’agit bien d’un drame. Quelques petits moments sont drôles, sans plus, il y a également de la romance. L’ensemble dure 2h30, et franchement je ne les ai pas vu passer.
Le thème est plus nuancé que la différence entre classes sociales, il est plutôt question du paraître, de l’hypocrisie et des faux-semblants, des mensonges et trahisons par pur intérêt égoïste. Ce que l’on voit n’est pas ce que l’on croit…
J’ai trouvé intéressant de mettre en avant ce qu’était les métiers de l’époque : celui de journaliste, avec les techniques de presse et d’imprimerie de l’époque, mais aussi le côté économique dont j’ignorais tout (quoique ce ne soit pas tellement étonnant). Celui du critique également, et la mise en abyme de l’exercice que je fais en écrivant ces quelques lignes…
Les « fake news » existent depuis longtemps, dans ce film on voit qu’elles sont rendues publiques pour celui qui paie le plus…En 2021 rien n’a vraiment changé finalement, si ce n’est que les choses ont une autre forme : les influenceurs sur les réseaux sont à mettre en parallèle je pense, ils sont rémunérés en popularité, ce qui détermine leurs revenus.
Une citation de Balzac vient bien résumer en quelque sorte. Ce n’est pas un spoiler…
« A Paris, il y a des impôts sur tout, on y vend tout, on y fabrique tout, même le succès! ».
En conclusion, ces « Illusions perdues » sont une belle reconstitution, sur fond de musique baroque avec des bons dialogues, et plaira aux amateurs de films en costumes.
J’ai beaucoup apprécié et je suis sûr que je ne serai pas le seul.
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