Résumé
1917. Bakary Diallo s'enrôle dans l'armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s'affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l'arracher aux combats et le ramener sain et sauf.
Avis CinéSam (film vu le : 08/02/2023)
Présenté en film d’ouverture du Festival de Cannes 2022, le troisième long-métrage de Mathieu Vadepied, coproduit par Omar Sy, est une séance qui m’a bien plu. Le nom du réalisateur est peu connu, sauf si on se souvient qu’il a été directeur artistique sur Intouchables et Le sens de la fête.
La mise en scène montre un travail remarquable, de belles lumières : chapeau d’avoir réussi à filmer de nuit dans l’obscurité totale, tout en permettant de voir et comprendre ce qui se passe.
Le cadrage est souvent très proche des acteurs, peu de plans larges, pour mieux immerger le spectateur auprès des soldats. Cette proximité se traduit aussi par les dialogues en langue peule (langue sénégalaise) sur la quasi-totalité du film, ce qui est une vraie bonne idée. Heureusement tout est sous-titré. L’image est soulignée par des belles musiques du compositeur Alexandre Desplat.
L’histoire suit celle d’un père Sénégalais (Bakary, joué par Omar Sy) et son fils Thierno (Alassane Diong), enrôlés pour servir la France durant la première guerre mondiale. Le parallélisme de ce lien père-fils est établi à la fin avec un autre duo père-fils (un lieutenant français et son père général) : leurs destins vont se rejoindre et être liés, tout en étant différents.
Ce qui choque assez c’est la manière au siècle dernier d’envoyer ce soldats comme « chair à canon » durant des batailles…la guerre est une telle connerie…! Il ne peut jamais y avoir de gagnants, tout le monde est perdant.
Autre fait marquant : aucune remarque raciste de la part des français…seulement des difficultés de langues sont mises en avant, et on voit quelques « railleries » entre camarades de bataillon, mais aucune attaque personnelle sur la couleur de peau et des origines. Autant je trouve cela bien, autant je pense que ce n’est peut-être pas réaliste, surtout en 1917. Il semble donc que le parti pris était un mélange de faits réels et de fiction. D’ailleurs je n’ai vu aucune mention « basé sur des faits réels », et après vérification en ligne (attention spoilers), la colline de Morsang n’existe pas, les lieux sont bien fictifs. D’autres éléments sont donc aussi moins réalistes, j’entends. Cela dit l’aspect très humain est marqué et bien présent.
Une chose encore que j’ai remarquée : les scènes de tabagisme, inutiles ici, pendant des pauses des soldats. Si les cigarettes existaient déjà à cette époque, elles n’étaient pas aussi répandues, me semble-t-il que dans la seconde partie du XXème siècle. Les faire apparaître à l’écran n’apporte donc rien…
Bien que le film ne soit pas trop long (1h30), plusieurs passages sont très calmes, pendant la nuit, sans dialogue…la fatigue du travail aidant, je me suis quelque peu assoupi au milieu de la séance… je n’ai toutefois pas l’impression d’avoir manqué une scène importante.
En résumé Tirailleurs est un beau film de facture assez classique, pour se souvenir des soldats étrangers morts pour la France.
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